Chats
Chats
Félins inoffensifs, qu'un froissement effraie,
Qui s'endiablent la nuit des folles sarabandes,
Des frippons moustachus.
Mousquetaires, mais froussards
Quand l'aboiement lointain, venant au clair de lune,
Soudain se fait entendre pour les faire déguerpir,
Sur un rythme effréné, fulgurant sauve qui peut !
Puis qui soudain s'arrêtent, stupéfaits se rassemblent,
Etonnés de leur peur, et tranquillement reprennent
Les rites maléfiques du long conciliabule
De leur fête secrète, dans le silence nocturne,
Jusqu'au petit matin.
Gentils petits minets, de quelles peurs vivez vous,
Pour qu'au son imprévu, d'un coup vous détalâtes ?
Quels furent donc vos bourreaux ?
L'accusation vous guette, de noire sorcellerie,
Et d'esprit démoniaque, dont les noirs croyants
Purent vous exterminer, dans les rites païens,
Qui encore nous poursuivent,
Malgré vos miaulements déchirants de douleurs.
Vous dont l'indépendance déplût par son exemple,
Et que l'on brûla vifs, ou dans le vide jeta,
Pour que ne vive jamais telle désobéissance,
Exemplaire pour tous, à la cour du grand roi.
Alors dans une cage de piano il vous mît,
De belle frayeur fîtes l'orgue de barbarie !