Gabriele
Gabriele
Dans le charme du Lac embaumé de moiteur,
Monte l'allée discrète, étouffée d'ombre tiède,
De haltes entrecoupée des stations religieuses,
De l'homme chancelant au fardeau rédempteur,
Jusqu'à la grille fleurie de tes profonds jardins,
Gardone di Sopra, vestale de son rêve.
Orgueilleux Vittoriale du poète oublié,
Dans ton théâtre antique, les muses amoureuses
Déclament leur passion au désert de saphir,
Percé par les cyprès, nonchalants, attentifs
Jusqu'à ce dernier acte, qui marque ta mémoire,
Entre les murs ocrés de ton palais mauresque,
Abritant le mystère de son âme en éveil,
Des aventures sanglantes sur son aigle au combat,
Aux extases d'enfant conquis des voluptés
Des vierges au rocher.
Dans ton amphithéâtre ses trophées s'amoncèlent,
Des victoires du passé des batailles de feu
Dans la plaine de Fiume, jusqu'au golfe de Gênes.
Un hymne à la beauté, au gré des couloirs sombres,
Grise notre regard tourné vers sa prière,
Qu'un noble désespoir, aux émotions fuyantes
De son imaginaire grandit vers le divin.
Esprit de l'élégance,ta vie nous illumine,
Dans l'insolite éclat de ses clichés jaunis,
Forts de ton existence de grand Conquistadore,
Que le doute saisît, préférant s'évader,
Sur les hautes collines,
Pour toujours.