Montagnes
Montagnes
Olympes et sanctuaires des Dieux qui méditez
Au temps d'éternité, sur les lieux de silence
Du royaume endormi sous la pelisse blanche,
Teintée de reflets d'or.
Défi majestueux au voisinage céleste, des aiguilles raidies
Où la clarté résonne, dans un air de cristal.
Cimes entrelacées dentelant l'horizon,
Encorsetées de glaces, bordées des roches brunes
Aux balcons de vertige du Prince des abîmes,
Flottant sur la vallée dans son envol d'ébène,
Légèrement porté par le souffle divin
Aux senteurs printanières de sucs et de miels
Des parures sauvages.
Et le bruit d'émeraude d'un agile murmure,
S'égrène dans le chaos tapissant le torrent,
Chapelet de cascades en jardins suspendus,
Aux harmonies sonores, voilées par les ombrages,
De charme des mélèzes, dans un choeur de mésanges.
Blotti dans le vallon, le village trapu
Aux graves silhouettes, sourit dans la tristesse
Des guides de légende, et modestes bergers.
Austères maisonnées, en alignements sages,
Prêtes à réconforter, par la rudesse chaude
Des hommes aguerris au respect de vos lois.
Ô montagnes de rêve et pays merveilleux
Vierges inaccessibles, où les âmes se trempent
En quête de pureté, dans l'absolue présence
Si proche et si lointaine, du rayonnement sacré
Du temple des géants.
Ecrasantes statues, dans l'atmosphère muettes,
De notre orgueil inquiet à l'infinie faiblesse,
Quand de votre grandeur nous oublions les signes,
Par nos élans joyeux en glissades grisantes,
Et ascensions d'espoir, au sein de vos splendeurs.
Que notre admiration pour vous soit éternelle !