Regards et Poésie

Nuages

 

 

 

 

 

 

Nuages

 

Les moutons floconneux de l'ouate vaporeuse

Sont dans l'écrin brillant, tel un clin d'oeil du ciel

Posé sur la prairie.

Tatouages d'albâtre, vaisseaux à la dérive

 Sur les reflets étroits de l'infini

Qu'ils brisent, pour lui donner une âme.

Aux matins clairs ils flottent dans la blancheur bouclée,

Et narguent le soleil de mille autres lumières.

Puis veulent insatisfaits occuper tout l'espace,

En étouffer l'éclat dans leur épais manteau,

De grisaille soudaine, dont la nature triomphe

Sous un rideau de perles.

Voyageur séduisant du bord de l'infini,

Tu étires tes voiles tissés des fils d'argent

Du manteau de Cyrus.

Tu fardes ton visage en labourant l'azur

De tes stries pommelées, qui vont jusques au loin.

Puis en quelques instants le tourment t'envahit,

Tu roules tes volutes que les éclairs transpercent.

Ebènes enroulées, d'un embrasant fracas,

Que rejoignent les vagues, en écho déchaîné

Par l'éther qui te pousse, dans toute sa violence,

Te déforme, te façonne en un tableau mouvant,

Qui inquiète et séduit.

Rendu las de ta fuite vers d'autres paysages,

Soûl d'avoir bu le vent, tu t'évapores enfin,

Et nous laisse rêver.

Alors le ciel en feu consume ta dépouille,

Dans l'horizon sanglant du crépuscule qui sonne,

Quand le char vaporeux de la reine des ombres

Envahit ton royaume, de son halo blafard.

Tes visages admirés jusqu'à la dernière heure.

 

                                                                                                     ... à E


09/12/2007
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