Oiseaux
Oiseaux
Habiles acrobates des arabesques folles,
Messagers du printemps qui transportez l'espace
Des continents lointains, mirages chatoyants
Que nous voyons surgir en éclairs furtifs
De votre itinéraire.
De ce ballet léger, les lignes invisibles
Dépassent le regard, perdu dans la mouvance
Du fragile dessin, à la trace éphémère,
Sur l'infini du vide, où vous disparaissez.
Le vertige nous prend, quand de haute voltige
Météores imprévus, vous élévez nos yeux.
Compagnes du soleil, des îles féériques,
Insouciants voyageurs que l'hiver n'atteint pas,
Vous apportez l'été aux contrées plus austères,
Fidèles au rendez vous, répondant à l'étoile
Au périple immuable, ordonnant vos départs.
Par votre chant aigu, et vos longues glissades,
En flèches silencieuses vous traversez le jour,
Puis annoncez l'orage quand l'aimant de la terre
Attire votre vol, qui tout à coup s'inquiète,
Prudemment vous blottit sous l'auvent protecteur,
De quelque maison basse où vous prenez refuge,
Alors que la lumière de l'arc de la paix,
Vous plongera bientôt dans l'atmosphère limpide,
Que les vapeurs ténues saupoudrent de rosée.
D'une saison qui s'achève, frileusement alignées,
Dans la grisaille d'automne, vous attendez le signe
De l'appel du lointain, et d'un élan précis
Vous quittez ces lieux tristes, qui vous pleurent déjà.