Saga
Roses
Elles sont elles sont jolies
Mes jolies roses
Qui vivent de sable et de galets
Elles sont elles sont pour vous
Quand elles se closent
Peut être alors vous les entendrez
Voyez voyez ici la Joséphine
Qui prend qui prend son air d'y pas toucher
Elle rit tout à côté de l'églantine
Plus belle dans la pauvreté
Si vous si vous aimez les Impériales
Vous choisirez la Récamier
Avec tous les boutons d'une avant garde
Aux fusils aux fusils de ses grenadiers
Ici ici pour vous elles défilent
En rangs serrés d'une grande armée
Pour on ne sait pour quelle conquête
Pour vaincre ou perdre à jamais
Florilège
Elles sont faites pour aimer mes belles roses
Au bal elles viennent le montrer
Et puis et puis s'en vont
Bien toutes écloses
Un sourire soudain disparaît
Elles qui elles qui voudraient
Toujours séduire
Ont perdu leur habit divin
Pour nous pour nous laisser
Dans cette fête
D'un aujourd'hui déjà demain
D'autres cadettes montrent leur tête
Puisque l'été n'en finit pas
Mais elles mais elles meurent à la fenêtre
Jalouses des aînées sans fin
Si vous voulez y voir quelque morale
C'est qu'on ne peut recommencer
Sans doute sans doute si vite
Pareille fête
Sans l'avoir déjà un peu oubliée
Défloraison
Elles sont mortes du Temps
Mes jolies roses
Laissant leur manteau vert
Trembler au vent
Perdu abandonné
D'une espérance
Quand s'est tari leur flot de sang
La terre jonchée de leur parure
Voudrait les retenir un peu
Pour oublier la flétrissure
De leur sourire avant l'adieu
Bientôt se dresseront
Les tiges grêles
Inébranlables au tourment
Et dans leur apparence
Toute frêle
Défendront l'avenir d'antan
Pourpré
Elles sont
Toujours jolies
Toutes mes roses
Avec leur feu pourpré
Brûlant les yeux
A chaque
Eté fidèles
Elles sourient
Sachant
Sachant pourquoi
Ne mourir jamais
D'antan
D'antan toujours
Elles se souviennent
Qui de passion
Les a aimées
En leur, en leur donnant
Place et lumière
A chaque jour
D'une éternité
Des morts
Des morts sans doute
Elles portent l'âme
Pour nous
Pour nous la rendre
Au temps présent
Tristes
Tristes l'hiver
Elles s'effacent
Avec les hirondelles
Fuyant le vent
Et puis et puis aussi
Elles reviennent
Nous prendre surprendre
Immortelles au temps