Regards et Poésie

Timecity

La ville du temps

 

 

 

Te souviens tu de cette ville qui n’avait qu’une utilité : t’attendre, « Timecity », la ville du temps ? Chaque façade était un cadran de marbre et d’aiguilles inlassables, et l’on entendait le concert immuable de rouages à cliquet, ponctué de carillons multisonores. Depuis la nuit des temps, aucune panne, aucun dérèglement, de la moindre impasse au plus vaste boulevard, la ville était l’incarnation du temps.

 

A tout vous avouer, « Time city » était le centre universel du mouvement des planètes. Elle maitrisait tout autant que le temps, l’espace infini qui l’entourait. Chaque horloge était dotée de sa propre vision au moyen de son télescope, un engin étrange, et l’on aurait dit une multitude de cyclopes tournés vers l’infini, attendant je ne sais quoi depuis que le monde est monde, et vérifiant par la même occasion, la position des astres avec une précision absolue.

 

Bien que l’espace temps soit une idée élémentaire, de celles que même les hommes ont par hasard une fois tous les dix mille ans, il faut reconnaître que son application à l’intégralité du cosmos, ne pouvait venir que du génie d’un être exceptionnel. Mort depuis longtemps, ce savant dépourvu d’existence corporelle, avait laissé au monde le centre cosmique qu’il avait créé, pour tromper son ennui : « Time city » !

 

Il avait bien compris, cette idée vivante, qu’il ne pouvait en être autrement, «  Timecity » ne pouvait attendre ses habitants qu’en sachant exactement d’où et quand ils viendraient ! Aucune arrivée imprévue n’était possible, le contrôle était absolu, le nouvel arrivant était repéré jusque depuis des années lumières, et en nombre incommensurable encore. Sans doute ce «  père de l’espace temps » connaissait il la persécution des idées, qui en était arrivée à faire naître en lui cette approche là de l’hospitalité interplanétaire .

 

Aussi le lecteur serait il surpris que « Timecity » soit hélas déserte de toute vie, n’est pas de notre propos . Toujours est il, qu’en effet, le mouvement des horloges et des télescopes était la seule forme de mouvement que la ville ait jamais connue. Car le grand maître ne connaissait pas l’esprit fantasque des occupants de l’univers. Ils étaient partout et trompaient sans cesse la vigilance jusqu’à seulement quelques années lumières de la ville du temps, puis se sentant observés et mis sous contrôle, comme on dit depuis que la royauté de la «  pensée unique » et du «  politiquement correct » occupe le logiciel de la sécurité intérieure, ils s’échappaient au dernier moment par un brusque mouvement de décrochement des «  horloges cyclopéennes », qui chutaient sans bruit, mais brutalement, de l’état « 1 » à l’état « 0 ». Une véritable sarabande virevoltait ignorant « Timecity » qui demeurait vide.

 

Mais me direz vous, rien ne dure, et le « Timecity’s time » se devait peut être de finir …

 

 

A suivre au gré du temps ,

 

 Toute source d’idée bienvenue , merci .

 

M Aboyer

 

 



04/03/2009
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