Feu
Feu
Le fauve flamboyant ronge la cendre ardente,
Proie fragile aux caresses de son velours fatal,
Incandescent lichen aux racines tenaces,
D'où le parfum s'échappe de la nature qui meurt.
Effluves embaumées du roi paré de pourpre,
De couronne troublante d'or qui virevolte,
Dans la source légère où se baignent les flammes,
En lambeaux déchirées, léchant les ombres noires,
D'écorces crépitantes aux crevasses qui saignent
Leurs bouquets d'étincelles, et grappes de rubis
Effrités qui s'effondrent, en chaudes avalanches,
Ciselant le corail d'une dentelle vivante.
La morsure rampante du reptile ondoyant,
Contourne les obstacles en sinueux voyage,
Dans l'ardeur embrasée de ses geysers de sang.
Les ailes de la mort planent sur le gisant,
Et les reflets mouvants semblent écouter sa voix
Au delà du silence, avant de disparaître.